Le Contrat de solutions comprend 44 partenaires agricoles engagés ensemble pour trouver des solutions concrètes, efficaces et durables pour protéger les cultures. Aujourd’hui, plus de 100 solutions pour réduire l’utilisation et l’impact des produits phytosanitaires sont déjà disponibles. Allons voir du côté des moyens de lutte contre la tavelure, principale maladie du pommier.
Ce champignon qui s’attaque aux feuilles, aux fleurs et aux fruits, a un impact considérable sur la qualité des pommes et donc sur leurs potentiels de commercialisation. Pour lutter efficacement contre ce pathogène, plusieurs leviers sont à manœuvrer conjointement.
Tout d’abord, l’utilisation de variétés résistantes à la tavelure (race 1 à 5), expliquée par la Fiche solution 12, réduit les interventions de protection de 10 à 16 IFT fongicide, suivant le contexte régional. En tout, une trentaine de ces variétés sont inscrites au Catalogue officiel des espèces et variétés de plantes cultivées en France. Elles représentent 3 % du verger (Enquête verger 2013) et leur nombre ne cesse de progresser. Cependant, avec un taux de renouvellement faible (3 à 8% par an), le déploiement de cette solution est à envisager sur le long terme. Employée seule, elle n’est d’ailleurs pas suffisante car les variétés résistantes sont sensibles, voire très sensibles à la tavelure, en présence des races 6 et 7. Il est donc recommandé de ne pas planter de grands blocs mono-variétaux, plus sensibles à l’apparition de ces races de contournement, et de mettre en place une gestion saisonnière adaptée.
Plus spécifiquement, une gestion prophylactique entre l’automne et l’hiver, comme l’explique la Fiche solution 90, doit être instaurée. En broyant et en enfouissant les feuilles tombées au sol, à l’aide d’un broyeur et d’un andaineur, la décomposition de la litière est accélérée. Cette technique réduit significativement les infections au printemps. En moins de 10 ans, 95% des vergers de pommier ont adopté cette méthode alternative (Enquête ANPP 2016). Cette solution permet d’améliorer l’efficacité des produits phytosanitaires au printemps et réduit les besoins de protection estivale. Elle est à combiner avec les outils d’aide à la décision qui évaluent le risque d’infection (voir les Fiches solutions 12 et 90) et permettent de raisonner la protection des pommiers. Cette solution s’appuie sur des modèles « tavelure » liés aux stades phénologiques et aux prévisions climatiques. En cas de tâche et, avec une météo en faveur de la tavelure, il faudra prolonger cette protection en été.
C’est ensemble que ces solutions sont efficaces contre la tavelure. Chacune doit être actionnée à un moment spécifique et adéquate du cycle de vie du pommier. Tout commence à l’automne par un renouvellement progressif des variétés du verger. Au cours de cette saison, il est aussi nécessaire de broyer et d’enfouir les feuilles mortes tombées au sol. Enfin, du début du printemps et jusqu’à la fin de l’été, l’utilisation des outils d’aide à la décision permettent de raisonner efficacement la protection des pommiers suivant le climat. En manœuvrant ces solutions les unes après les autres au cours des saisons, l’impact de la tavelure sur la qualité des pommes et le potentiel de commercialisation est fortement réduit. https://contratsolutions.fr/
Vous devez vous connecter pour laisser un commentaire.